Toujours mis en scène dans des positions incongrues et étranges, l’être que nous présente Susanna Hesselberg semble toujours jouer sur la limite. Limite entre le naturel et le singulier, entre le poétique et le monstrueux, le miracle et la fatalité, ou encore la liberté et l’enfermement. Toutes ces thématiques révèlent la complexité de l’existence humaine, où, dans l’oscillation entre le noir et le blanc, nous sont dépeintes toutes les couleurs de l’intériorité humaine et ceci, à notre plus grand étonnement, dans l’absence récurrente de ce qui est le plus enclin à l’expressivité humaine, à savoir l’absence de visage.
En effet, si c’est bien un voyage au cœur de l’humain que nous faisons, c’est pour la plupart du temps un homme sans visage qui nous est exposé. Or un homme sans visage évoque généralement un être sans expression, ce sont ses traits du visage, le cri de sa bouche qui nous les montre. Pourtant, c’est tout le contraire que nous ressentons : les mises en scène de l’être que nous offrent S. Hesselberg sont justement méticuleusement calculées pour dépeindre l’intériorité de l’être. Son visage, c’est alors la totalité de la photographie exposée. C’est ainsi que la complexité du sentiment humain est exprimée.
Tout se joue alors dans l’épreuve du sentiment : sentiment de repli sur soi et de solitude vis-à-vis de cet homme nu assis et caché sous une table de métal froid. Sentiment de flottement au-dessus du réel devant cette femme en lévitation au dessus d’un sol recouvert d’un sac et son contenu éparpillé au sol, signe évident de la matérialité du réel qui nous échappe. Sentiment de perte de soi, d’objectification face à une femme dont le visage est absorbé par un miroir, à cet homme nu qui s’enfonce dans son lit, ou à cet homme d’affaire perdu dans un nuage de fumée. Sentiment de crise devant cet homme mouvementé dont le visage est caché pour une forme rouge criante qui envahi l’espace de la photographie. Sentiment d’emprisonnement enfin, face à ce visage recouvert d’un tricot surmonté de ses aiguilles qui referme l’ouvrage et recouvre à tout jamais le lieu de l’individualité. Ainsi l’artiste nous demande non pas d’analyser mais de sentir, de nous laisser envahir par les impressions qu’elle met savamment en images.
L’inquiétante étrangeté
des photographies
de Susanna Hesselberg
Parcourir les photographies de l’artiste suédoise Susanna Hesselberg, c’est entrer dans un monde fait d’ambivalences et d’inquiétante étrangeté. A travers son œuvre, nous pénétrons un univers hybride, où l’être humain est au centre de l’épreuve pathétique de notre regard.
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