Ses portraits de Samuel Beckett et Brad Pitt, grands formats, ont fait sensation sous les cimaises du Grand Palais Ephémère à l’occasion du dernier salon Art Paris.
Des barbes de cent jours, des tifs en désordre, des rides qui dessinent des valons, des montagnes, des crevasses : les portraits géants de konrad sont des paysages et des errances, les visages de ceux qui n’ont plus rien ou de vieux sages disciples de Diogène. Leur peau, devenue comme l’écorce d’un arbre, parle, crie, pleure. S’inscrivent à l’intérieur, la rue et l’humanité. Entre les plis de ces carcasses à l’abandon, entre les poils, entre les bosses, les yeux l’emportent. Des yeux électriques. Nobles. Des yeux pleins. Des yeux qui signalent au monde que le monde a oublié les hommes. L’émotion se plante toujours dans les yeux. Et c’est la solitude, le dénuement, l’injustice que l’on regarde droit en face, et c’est l’âme qui s’en sort, se soulève, sauvée, vivante.
L’hyperréalisme des dessins de konrad, sa virtuosité technique, les grands formats, la couleur bleue du stylo à bille, offrent à ces visages une aura, une prégnance, une réalité. Ils leur donnent une place, un espace d’existence. On pense aux photographies des sans domicile fixe de Lee Jeffries et, bien sûr, aux portraits de Chuck Close.
Chuck Close, croqué à son tour par Konrad, ne voyait-il pas dans un visage une « carte routière de la vie » ? Une tête de vieillard apparaît sur la page d’un atlas, traversant les pays, les villes, les villages, les frontières comme un grand voyage à rebours. Et un philosophe, et un humoriste, Onfray sage, Rollin qui gueule, ont le droit, aussi, aux détails de leur image.
À coté des hommes, Konrad dessine des objets, des chaises célèbres du design. La Panton chair, la Zig-Zag, la Vegetal ou la Standard de Jean Prouvé se couchent sur le papier dans une version bleu pastel du stylo à bille, mélancolique et vulnérable comme une sanguine. Privées de toute utilité, résistent sur la feuille leur rang d’icônes et leur inutile beauté.
KONRAD …
le dessin
dans tous
ses états d’art
A y regarder de plus près, on peut se faire tatouer n’importe quoi, ou plutôt, tout ce que l’on souhaite.
Et si pour le tatoué, son tatouage a un sens, de l’extérieur, le motif peut sembler abscons, nébuleux, inintelligible…
De styles graphiques variés, l’accumulation d’éléments évoque le rébus, le cadavre exquis surréaliste.
J’y mets mes amours, mes peurs, mes doutes, tout ce qui me passe par la tête, Un méli-mélo visuel qui, une fois agencé, proposera au spectateur d’y mettre le sens qu’il voudra.
Mais c’est aussi le plaisir esthétique de la composition, du trait, du volume, du dessin sur une surface sensuelle. Pas de peau ici, mais des photographies de sculptures antiques en marbre ou en pierre ou du bois couleur chair, formes callipyges, courbes musculeuses et galbes élégants.
Samuel (Beckett), 2021
Dessin au stylo à bille sur papier
100 x 100 cm
©KONRAD
Antoine Griezmann, 2018
Dessin au stylo à bille bleu sur papier
150 x 150 cm, KO-1804
©KONRAD
Sauvage #15
(Emmanuel Macron), 2018
Dessin au stylo à bille bleu sur papier
120 x 75 cm, KO-1805
©KONRAD
Sauvage #17 (Mathieu Ricard), 2019
Dessin au stylo à bille bleu sur papier
120 x 75 cm, KO-1903
©KONRAD
Sauvage #19 (Karl Lagerfeld), 2021
Dessin au stylo à bille bleu sur papier
120 x 75 cm, KO-2101 ©KONRAD
Pâtisserie Sébastien Gaudard, 2019
Dessin au stylo à bille bleu
100 x 100 cm, KO-1908 ©KONRAD
LC95A Low Chair
Marteen Van Severen, 1993, 2016
Stylo à bille sur carton
40 x 30 cm, KO-1640 ©KONRAD
Chaise Ozoo, 1937
Marc Berthier, 2016
Stylo à bille sur carton
40 x 30 cm, KO-1631 ©KONRAD
Plastic Armchair RAR, 1950
Charles & Ray Eames, 2016
Stylo à bille sur carton
40 x 30 cm, KO-1638 ©KONRAD
Chaise pliante réversible, 1978
Roger Talon, 2016
Stylo à bille sur carton
40 x 30 cm, KO-1639 ©KONRAD
Red Blue Chair (1917-1923),
Gerrit Rietveld, 2016
Dessin au stylo à bille bleu sur carton
40 x 30 cm, KO-1619
©KONRAD
Butterfly Chair (1938)
Bonet/Kurchan/Ferrari, 2016
Stylo à bille sur carton
40 x 30 cm, KO-1630 ©KONRAD
Fauteuil Ribbon (1965),
Pierre Paulin, 2016
Dessin au stylo à bille bleu sur carton
40 x 30 cm, KO-1615
©KONRAD
Fauteuil Sacco, 1968
Teodoro/Gatti/Paolini, 2016
Stylo à bille sur carton
40 x 30 cm, KO-1612 ©KONRAD
Chaise longue (1927)
Le Corbusier, 2016
Dessin au stylo à bille bleu sur carton
40 x 30 cm, KO-1613
©KONRAD
Chaise 1948
Charles & Ray Eames, 2015
Stylo à bille sur carton
40 x 30 cm, KO-1604 ©KONRAD
Chaise Zig-Zag (1933), Gerrit Rietveld, 2016 Dessin au stylo à bille bleu sur carton 40 x 30 cm, KO-1609 ©KONRAD
Demande d'informationButterfly Stool (1954),
Sori Yanagi, 2016
Dessin au stylo à bille bleu sur carton
40 x 30 cm, KO-1618
©KONRAD
Chaise (modèle n°MR533) 1926
Mies Van der Rohe, 2016
Stylo à bille sur carton
40 x 30 cm, KO-1614, ©KONRAD
Chaise Wassily (B3) (1926),
Marcel Breuer, 2016
Dessin au stylo à bille bleu sur carton
40 x 30 cm, KO-1625
©KONRAD
Chaise n°14 (1859),
Michael Thonet, 2016
Dessin au stylo à bille bleu sur carton
40 x 30 cm, KO-1622
©KONRAD
Panton Chair (1960),
Verner Panton, 2015
Stylo à bille sur carton
40 x 30 cm, KO-1602
©KONRAD
Chaise Wire (1952),
Harry Bertoia, 2016
Stylo à bille sur carton
40 x 30 cm, KO-1607
©KONRAD
Fauteuil 42 (1932),
Alvar Aalto, 2016
Stylo à bille sur carton
40 x 30 cm, KO-1608
©KONRAD
Louis Ghost (2002),
Philippe Starck, 2015
Stylo à bille sur carton
40 x 30 cm, KO-1603 ©KONRAD
Alcove Sofa, 2006
Ronan & Erwan Bouroullec, 2016
Stylo à bille sur carton
40 x 30 cm, KO-1637 ©KONRAD
Fauteuil (XIXème siècle)
Shaker, 2016
Stylo à bille sur carton
40 x 30 cm, KO-1622 ©KONRAD
Vegetal (2008)
Ronan & Erwan Bouroullec, 2016
Stylo à bille sur carton
40 x 30 cm, KO-1606 ©KONRAD
Transat (XIXème siècle), 2016
Stylo à bille sur carton
40 x 30 cm, KO-1620 ©KONRAD
Le trait de Raphaël Tachdjian est une signature. Reconnaissable. Identifiable.
Le temps fait son œuvre et Ghyslain Bertholon son temps. Une oeuvre naît.